L’obligation de souscrire une assurance s’applique à de très nombreux domaines. S’il n’existe pas toujours d’obligation légale pour assurer les accidents, les vols, inondations ou incendies, il est fortement recommandé de se prémunir, d’anticiper car la survie d’une association peut en dépendre. Rencontre avec Sylvie Sanaâ qui, à la Ligue de l’enseignement et au quotidien, accompagne les associations dans la garantie des risques. Une référente qui assure !
Ligue de l’enseignement (LEN) : Bonjour Sylvie, comment es-tu devenue référente en assurance pour les associations affiliées au sein de la fédération ?
Sylvie Sanaâ (Sylvie S.) : Bonjour. Avant de porter la mission assurance au sein de la Ligue de l’enseignement, j’ai obtenu une habilitation IARD niveau II (Incendie, Accidents et Risques Divers). Elle permet de gérer des contrats portant sur les biens et responsabilités. On ne s’improvise pas intermédiaire en assurances sans en connaitre le fonctionnement, il y a une multitude de cas qui nécessitent une connaissance minimum.
LEN : En plus de cette formation, quelles sont selon toi les qualités requises ?
Sylvie S. : Pour porter cette mission, il faut faire preuve de rigueur, dans les procédures, les conseils, et dans le respect du code des assurances. Le bénévole qui me contacte a souvent besoin d’être rassuré et écouté. La proximité avec un interlocuteur unique est un atout et un gage de confiance dans le suivi des dossiers. Quand on appelle la Ligue, on ne tombe pas sur une plateforme ! Cependant, certaines questions plus complexes m’amènent à me rapprocher de mes collègues de l’APAC National. Le travail en réseau est une force !
LEN : Plus concrètement, peux-tu nous expliquer ta mission au quotidien ?
Sylvie S. : J’ai un rôle d’intermédiaire entre les assurés et l’APAC. J’apporte des solutions assurancielles aux associations affiliées qui en font la demande. Je définis avec elles leurs besoins suivant l’appréciation et la sélection du risque. Puis, je propose le type de contrat le plus approprié et explique son fonctionnent. Les souscriptions sont ensuite soumises à l’APAC qui établit les devis et les contrats. Les garanties doivent s’adapter à l’évolution des risques (modification, ajout d’activités, etc.) tout au long de la vie des associations, et elles ont toutes des besoins spécifiques. Toutefois leur point commun est la multirisque de base ou CAP (contrat assurance personnalisé). Sans elle, aucune assurance optionnelle ne peut être contractée (matériel, bâtiment, véhicule, etc.). Je suis par ailleurs en charge de la déclaration des sinistres et du suivi des dossiers.
Je suis en relation constante avec les associations. Leurs demandes sont diverses. Cela va du local à assurer en passant par des gestions de sinistre, l’assurance de la location temporaire de matériel, etc.
Je tiens à rappeler que ce n’est pas parce qu’une association est affiliée à la Ligue de l’enseignement qu’elle est automatiquement assurée à l’APAC.
LEN : La théorie de la formation initiale reflète-t-elle la réalité du terrain ?
Sylvie S. : Au début, j’appelais quotidiennement l’APAC pour « m’assurer » (sourire) d’avoir les bonnes réponses aux problématiques et apporter les solutions adaptées. Maintenant, je les appelle beaucoup moins. La dématérialisation via le site Internet de l’APAC facilite aussi les échanges. Je suis très sollicitée pour des conseils, des explications sur le fonctionnement de l’assurance. Parfois, les associations ne mesurent pas l’importance de remplir la fameuse « fiche diagnostic ». Je reconnais qu’elle peut paraitre complexe, mais n’est assuré que ce qui est déclaré ! Ce document reflète la vie de l’association et détermine les garanties. Je me dois d’insister pour qu’elle me soit retournée, pour obtenir les informations précises. Il est primordial d’identifier au plus juste les risques encourus et la composition de l’association, d’une part pour adapter les garanties du contrat, d’autre part pour calculer le montant de la cotisation.
LEN : En quoi l’APAC se distingue-t-elle des autres assurances ?
Sylvie S. : Cette assurance, c’est du « sur mesure » pour les associations dont l’activité repose essentiellement sur l’implication des bénévoles. Je les guide dans leurs démarches et les rassure.
Le but est d’accompagner notre réseau associatif selon ses besoins, pour et dans l’intérêt des associations, et non de « vendre de l’assurance ». C’est aussi pour cette raison que je m’applique à porter cette mission avec bienveillance, tout simplement.
LEN : Quelle est la marche à suivre en cas de sinistre ?
Sylvie S. : La déclaration est indispensable. Pour qu’un dossier soit traité dans les meilleurs délais, l’association doit transmettre au plus vite les pièces justificatives relatives au sinistre demandés par l’APAC : devis, décomptes de remboursements, certificat médical, attestation employeur, facture…
Selon la nature du sinistre, l’APAC peut mandater un expert qui estimera les réparations. Toute déclaration erronée à la souscription d’un contrat entrainerait une réduction de la prise en charge. Par exemple, sur une assurance bâtiment, le moindre mètre carré déclaré compte.
LEN : As-tu une ou plusieurs anecdotes croustillantes à partager ?
Sylvie S. : Une présidente d’amicale a perdu le contrôle de son véhicule qui est venu s’encastrer dans un arbre. Elle faisait des courses pour préparer la fête de l’école. La voiture n’étant assurée qu’au tiers, son assureur a refusé de prendre en charge le sinistre. Le montant des réparations dépassait la valeur vénale du véhicule. « Heureusement », cela s’est passé dans le cadre d’une mission pour l’association ! L’APAC est intervenue au titre des garanties spécifiques « collaborateurs bénévoles-utilisation d’un véhicule personnel » et a remboursé 1800 € (montant plafond). Dans d’autres conditions, si son assureur personnel était intervenu, l’APAC aurait pu également rembourser sa franchise.
D’où l’importance pour les associations de se ré-affilier et d’enregistrer ses adhérents dans les temps car sans affiliation /adhésion, il n’y a pas de prise en charge possible.
J’ai plein d’anecdotes de ce type : des lunettes cassées après utilisation du forfait optique bisannuel de la mutuelle, arrêt de travail entrainant une perte de salaire, reste à charge de soins, etc. Il faut aussi noter qu’un sinistre dans le cadre de la vie associative impacte parfois un tiers autre qu’un bénévole ou adhérent. La responsabilité civile de l’association organisatrice d’une activité peut intervenir pour dédommager une collectivité en cas de casse matérielle par exemple.
LEN : Merci Sylvie pour toutes ces informations ! Comment te joindre pour en savoir plus ?
Sylvie S. : Il suffit de me contacter par email apac@laligue22.org ou par téléphone au 02 96 01 51 24.