L’économie, le social et l’environnement sont trois piliers interdépendants du concept de Développement durable. Celui-ci reposant alors sur un ensemble de pratiques qui visent à assurer un avenir meilleur pour les générations et en accord avec l’environnement. Se développer durablement, c’est savoir se remettre en question, faire évoluer ses pratiques, pour agir de façon citoyenne et solidaire. L’Amicale laïque de Pordic et ses membres se mobilisent. Nous avons rencontré Jennifer Pellan, secrétaire et référente du groupe de travail « développement durable » au sein de l’association.
Bonjour Jennifer. Vous êtes à l’initiative et êtes référente du groupe de travail développement durable au sein de l’Amicale laïque. Qu’est-ce qui a motivé cette démarche et la prise de conscience générale ?
En tant que maman, je suis déjà sensibilisée aux gestes quotidiens en faveur du développement durable. J’y porte un intérêt à la fois personnel et familial, et à la maison nous sommes en route vers le zéro déchet. Or, cette démarche n’a de sens que si elle est globale. Au sein de l’Amicale, tout est parti d’un constat partagé suite à la Fête des écoles. Nous y mettons en jeu énormément de lots à gagner en plastique. Peu qualitatifs, ils ont une durée de vie très limitée. Plusieurs parents déplorent ce tas de « trucs » qui ne servent à rien et qui finissent vite à la poubelle. À la rentrée 2019, nous avons donc engagé une réflexion collective avec une vision plus globale sur les pratiques de l’Amicale. Il fallait déterminer par où commencer. Les personnes intéressées se sont alors réunies en groupe de travail pour faire un diagnostic des activités de l’association et évaluer les marges de progrès. Restait à fixer les objectifs et les priorités en matière de changements à opérer, et ce, à plus ou moins long terme. Six personnes du Conseil d’administration font partie du groupe. C’est important pour impulser et porter la dynamique. Le développement durable compte désormais parmi les moteurs de l’engagement bénévole au sein de l’Amicale.
Ce n’est pas toujours simple de remettre en cause ou de faire évoluer ses pratiques. Quelles ont été les réactions de vos pairs au sein de l’Amicale ?
Nous ne sommes bien sûr pas tous sur le même niveau d’exigences et d’attentes. La plus grande crainte est que de nouveaux investissements induits par le développement durable viennent perturber l’équilibre budgétaire des actions. Globalement, tout le monde est d’accord pour que les pratiques évoluent, à condition de prouver que les actions rapportent autant et qu’il n’y a pas de manque à gagner.
Quelles compétences ont été mobilisées pour prendre ce virage ? A-t-il un impact sur l’organisation et l’engagement bénévole ?
La communication est très importante pour faire savoir et être force de conviction. D’une manière générale, nous sommes tous déjà sur-sollicités. Il faut donc utiliser les bons outils, les bons mots, pour informer, faire passer les messages et pour mobiliser les gens. Une expérience en matière de gestion de projet aide aussi pour fédérer, organiser, planifier, et mesurer les progressions. Si le partage des convictions est là, le plus dur reste de maintenir la dynamique.
Sensibiliser aux enjeux du développement durable passe par la transmission et le partage de valeurs fortes, telles que la solidarité, la participation, la prévention, la responsabilité... Comment le groupe est-il soutenu ?
L’initiative est nouvelle donc nous n’avons pas encore eu assez de temps pour impliquer toutes les parties prenantes. Si la démarche est reconnue comme louable et devant être partagée par tous et partout, nous n’en sommes qu’aux prémices. Seul le temps nous permettra d’avoir plus de recul.
Concrètement, qu’avez-vous réussi à mettre en place ? Quels sont vos objectifs, à plus ou moins long terme ?
Une de nos priorités est d’accompagner au tri des déchets, de sensibiliser à la réutilisation et à la réparation. Pour toutes les actions menées, nous avons donc mis en place des outils de sensibilisation et d’organisation du tri. Au vide-greniers, nous avons également proposé de nouveaux stands : une Ressourcerie SAV pour tester son matériel et un Repair’ café pour remettre en service du petit matériel hors d’usage. Côté restauration, nous avons abandonné les nappes en papier pour privilégier des nappes en tissu de 2nde main. La prochaine étape, c’est le repas de l’Amicale pour lequel nous allons faire davantage appel aux producteurs locaux et n’utiliser que des produits de saison. Concernant la vente à emporter, nous inviterons les gens à amener leurs propres contenants pour en finir avec les boites plastiques jetables. Nous proposerons aussi de conditionner les bonbons des enfants dans des sachets en tissu réutilisables. À la prochaine Fête des écoles, nous veillerons aussi à privilégier la qualité plutôt que la quantité de lots à gagner, avec des lots immatériels ou de 2nde main.
Aujourd’hui, quelles sont vos ressources pour atteindre le 100% durable ?
Nous échangeons beaucoup avec d’autres associations. Cela permet de partager des idées, des pratiques et du matériel. Nous nous appuyons aussi sur les acteurs locaux qui aujourd’hui peuvent apporter un soutien autre que financier. Les commerçants, par exemple, participent aux projets de l’Amicale en faisant des dons en nature. Cela met en valeur leurs métiers et leurs savoir-faire de manière très concrète. Nous prévoyons aussi de faire intervenir des acteurs locaux, experts en matière de développement durable, pour présenter et rassurer sur l’adoption des pratiques éco-citoyennes. Car le changement c’est possible, et ça peut être très simple.
Merci Jennifer. Nous saluons toutes ces initiatives de l’Amicale et vous encourageons dans vos démarches. Continuez à évoluer et à échanger sur vos expériences !
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