Ligue de l’enseignement 22 (LEN) : Bonjour Colin, comment définiriez-vous la médiathèque de Plénée-Jugon ?

La médiathèque de Plénée-Jugon, c’est vrai un lieu de vie. Entre culture, convivialité et cohésion sociale, elle se fait relai des services publics, tisse et maintient les liens entre les habitants et tous les acteurs de la commune. Le leitmotiv de ses projets est de faciliter l’accès à la culture pour tous les publics. Cela passe évidemment par la gratuité et aussi par le goût constant d’aller vers les autres. Quand on grandit à la campagne, on est habitué à cultiver cette proximité avec les gens. Il faut être ouvert, prendre le temps nécessaire pour écouter, et réfléchir aux manières d’être présent et de répondre aux attentes de chacun.

Si on vous dit éducation populaire ?

Evidemment, ça me parle. La médiathèque et ses activités reflètent ce mouvement. A travers le « faire ensemble » et la mixité culturelle sous toutes ses formes, nous mettons en place un certain nombre d’animations et d’activités intergénérationnelles qui rassemblent, stimulent l’esprit critique, sensibilisent aux problématiques de société. Cela va de l’atelier de fabrication de galettes aux projections de films, en passant par l’édition d’un livre, des conseils de lectures spécifiques ou encore la création d’un fonds pour les DYS. Il faut savoir s’ouvrir, quelques soient les confessions, les origines, les âges, etc. Ne pas faire de la laïcité qu’un principe, c’est important. On s’y emploie sur la commune, notamment sur le modèle de l’Amicale laïque de Plénée-Jugon et avec le soutien de la commune.

Selon vous, quels sont les défis à relever pour demain ?

Nous avons deux combats à mener. Le premier, c’est le numérique. Aujourd’hui, nos visiteurs ont accès à une plateforme de jeux vidéo. Demain, nous proposerons peut-être un fonds de prêt de jeux. On repense les choses. Malgré tout, le livre reste et restera je pense un objet qui permet de ressentir les choses. Le prêt de tablettes est anecdotique. Ce qu’il faut retenir c’est qu’un besoin numérique suscitera très souvent l’usage d’un livre. Et puis l’autre combat, c’est bien sûr de maintenir l’accès gratuit à la médiathèque.

Cela fait plusieurs années que la médiathèque est partenaire de La Fête des Mots Familiers, c’est une manifestation qui tient à cœur ?

Oui beaucoup. Tout simplement parce que « nous prenons une claque » à chaque édition grâce à la qualité et la diversité des intervenants, des auteurs, des illustrateurs. Tous les ans, ce sont de superbes rencontres à travers lesquelles des liens se tissent. C’est un rendez-vous qui favorise l’ouverture, la remise en question et permet de faire avancer les choses. Chaque édition offre aussi son lot de moments inédits, forts en émotions. Je garde en mémoire ce concert donné par des malvoyants qui n’avaient jamais touché un instrument, le défilé de portraits à la Marc Lizano que les enfants déposaient à la médiathèque pendant des mois après sa rencontre, les toilettes de la médiathèque convertis en labo photo, etc. Seuls nous n’aurions ni assez de temps, ni assez d’énergie pour organiser tout ça. Voilà pourquoi on continue l’aventure avec la Ligue 22.

Merci Colin. Votre petit mot de la fin avant de se quitter ?

Surtout pas de fin ! Une page qui se tourne et pas un livre qui se referme.