Voir le 1er témoignage de Rabeb
Pas la même personne avant et après mon expérience
Je ne suis pas la même personne avant et après mon expérience, c'est certain.
J’ai appris à communiquer avec des élèves, à les écouter et à gagner leur confiance.
Professionnellement je suis très reconnaissante envers ma tutrice. elle m’a toujours soutenue et guidée au cours de ma mission.
Si je fais le bilan, je tire des leçons de cette expérience en France différentes de celles retenues de mon expérience en Espagne (un pays qui occupe aussi une place très spéciale dans mon cœur).
Je suis une personne plus indépendante et tolérante.
Nous étions une petite mais forte famille
L’opportunité de volontariat que j’ai vécue à Guingamp sera pour toujours une expérience mémorable pour diverses raisons.
Elle a surtout coïncidé avec une crise sanitaire mondiale ! J’ai vécu un évènement exceptionnel - la pandémie de Covid-19 - dans un environnement exceptionnel.
J’étais loin de ma famille, ce qui n’était pas facile du tout. Surtout pour mes parents qui se sont trop préoccupés pour moi.
Pourtant, moi je suis très contente d'avoir passé cette longue période de confinement avec mes collocatrices. Elles sont toutes les deux étrangères : une espagnole et une indienne.
Nous étions une petite mais forte famille. Trois jeunes filles, enfermées dans un appartement, là où on a passé des jours, des semaines et des mois.
Même si c’était anxiogène, j’ai partagé de bons moments grâce à elles. Elles sont toutes les deux artistes. J’ai appris à mieux colorier, et on a collé toutes les images coloriées ensemble à l’entrée de l’appartement. On a cuisiné, fait du sport, dansé, passé des nuits devant des films ensemble au salon... ça me manque vraiment de passer encore du temps avec mes collocatrices.
Sinon toute seule je me suis occupée de mon mémoire de Master. J’ai aussi préparé un entretien d’admission pour une grande université belge. J'ai été retenue.
En outre, j’ai participé à quelques rencontres virtuelles sous la direction d’EuropArmor et de la Ligue de l’enseignement. J’ai pu échanger avec d'autres volontaires des Côtes d’Armor qui étaient de différentes nationalités.
Avec mes collocatrices, on a passé un confinement spécial vu qu’on reçevait des appels de nos parents qui venaient d'Europe, d'Afrique et d'Asie. On a remarqué que malgré les différences culturelles, linguistiques et géographiques, les préoccupations sont les mêmes.
Une opportunité extraordinaire
Malheureusement, je n’ai pas eu la chance de trop bouger en France. Je ne connais presque que Guingamp et Saint-Brieuc (toujours les Côtes d’Armor), Brest et Paris.
J’apprécie vraiment la merveilleuse nature en Côtes d’Armor, notamment la verdure : je viens d’un pays au sud de la Méditerranée, là où on est menacé par la sécheresse.
C’était donc une opportunité extraordinaire de passer 6 mois dans un endroit si pur, vert et sain.
Le temps gris et froid m’a embêtée un peu au début, par contre les Guingampais ont des cœurs chaleureux, j'ai toujours rencontré de bonnes personnes et des visages souriants, soit au travail, soit au supermarché et même dans la rue... J’ai échangé avec plusieurs personnes et ils étaient très heureux d’avoir une volontaire tunisienne parmi eux.
Une nouvelle aventure dans ma vie
Je vais commencer dans deux semaines mes études en Belgique, une nouvelle aventure dans ma vie.
Je suis très contente et fière de tout ce que j’ai fait et aussi très optimiste pour demain. Juin 2021, je vais obtenir mon deuxième Master en études de diplomatie européenne et relations internationales, en plus de mon premier Master en droit public.
Il sera alors temps de découvrir le marché de l’emploi et de trouver un travail pour améliorer mes compétences professionnelles et mes pratiques.
Ça n’empêche pas que mon but est de toujours apporter de l’aide aux personnes qui en ont besoin.
Les personnes vulnérables sont partout mais je souhaite effectuer une expérience hors de l’Europe, dans un nouvel environnement, relever de nouveaux défis pour une nouvelle vie.
Au début j’étais intéressée par le sujet des relations internationales, sous l'aspect commercial et purement économique.
Mais après mon expérience de volontariat, et le temps que j’ai passé avec les mineurs isolés surtout, je compte mieux apprendre et comprendre la question de l’immigration, ses effets économique, démographique, culturel et surtout social, soit pour les pays originaires de ces flux migratoires, soit pour les pays qui les accueillent.