Peux-tu nous rappeler ta mission ? Qu'as-tu fait ?
Je suis partie faire mon CES avec
Progetto Città, une association de Savone. Progetto Città propose un grand nombre de services et emploie beaucoup, de la maison de retraite à la crèche, en passant par des centres pour mineurs isolés. Dans le cadre du CES, j'ai pu choisir mes services : certains gérés par Progetto Città, et d'autres par la Caritas qui travaille en étroite collaboration avec eux et qui, elle, est plus axée sur le volet immigration/grande précarité.
J'ai fait beaucoup de choses différentes ! Toute l'année j'ai tenu des "permanences" dans un centre d'hébergement pour SDF. Je faisais surtout la conversation, mais je pense que les hôtes en avaient besoin. J'ai d'ailleurs gardé contact avec certains d'entre eux.
Sinon, j'ai beaucoup changé de services : les deux premiers mois j'étais à la crèche et au centre de loisir/ Garderie (très formateur pour apprendre l'italien). C'était la mission la moins agréable car je ne parlais pas italien et je me sentais vraiment inutile.
Puis j'ai poursuivi ma mission à CAS, un centre d'hébergement pour femmes et familles de réfugiés, en majeure partie des victimes de traite humaine. L'été j'ai pas mal travaillé au centre de loisir de la plage. Mais je dois dire que j'avais du mal à supporter la chaleur (il faisait dans les 35°c et un soleil de plomb, la pluie m'a même manqué). Enfin, j'ai eu la chance de pouvoir travailler au centre d'accueil pour mineurs isolés, c'était vraiment génial !
Dans la globalité, j'ai beaucoup aimé mon volontariat.
Que retiens-tu de la vie à Savone ?
Concernant ma vie quotidienne, j'ai vite remarqué que Savone est une ville plutôt calme. Elle compte 70 000 habitants et se situe pas très loin de Gênes. En réalité, j'ai appris qu'il s'agit de la ville d'Italie avec la moyenne d'âge la plus élevée ! L'été l'atmosphère change du tout au tout ! La ville devient extrêmement touristique et ses plages (pour la plupart privées) sont bondées, ce qui n'est pas ce que je préfère non plus. Le coût de la vie y est relativement élevé, surtout en matière de fruits et légumes de bonne qualité, néanmoins on m'a souvent dit que, dans le sud, les prix sont bien moindres.
Malgré tout, Savone a un gros avantage dont j'ai pu profiter : sa localisation. La ville est en bord de mer donc, hors juin/juillet/août, j'ai pu pleinement profiter de la plage, me baigner sans personne autour (car il faisait très beau dès fin avril). Vers les terres, c'est déjà le début des Alpes, et le parc naturel de la Beigua est très facilement accessible ! J'ai eu l'occasion d'y voir des tetras, ce qui reste l'un de mes plus beaux souvenirs. On peut également rejoindre rapidement Gênes et Turin en train, donc même si Savone peut paraître vide, il est très facile de changer d'air dans une grande ville.
Quelles étaient tes relations avec les autres volontaires, les Italiens, les Italiennes ?
Avec les autres volontaires ça s'est bien passé. Il y a eu des petits accrochages au début car je devais faire une quarantaine en arrivant et je n'avais pas de chambre Et bon, quelques différences culturelles mises à part, je me suis fait de très bon amis. D'ailleurs, je planifie de partir en voyage avec une des volontaires cet été !
Pour ce qui est des Italiens, en dépit du manque de jeunesse à Savonne, nous avons tout de même réussi à rencontrer du monde. D'une part grâce aux services civiques italiens qui faisaient des formations, et d'autre part car nous attirions l'attention en tant qu'étrangers.
Et la Covid dans tout ça ?
Je pense qu'il m'a empêchée de profiter pleinement de l'expérience. Cependant, comme l'Italie est fédérale, les mesures variaient de région en région et nous avons été relativement épargnés. J'ai trouvé les Italiens plutôt respectueux des mesures sanitaires (masques, distances). L'application du pass sanitaire était, par contre, on ne peut plus spéciale : autant il n'était pas demandé dans les bars et cafés, autant il l'était au travail. Et les collègues avaient pour mission de se contrôler entre eux, donc drôle d'ambiance.
Quel bilan tires-tu de ce CES ?
Une très belle expérience, et surtout de superbes rencontres. Certaines personnes m'ont véritablement touchée et j'espère que nous garderons le contact. Je me suis fait de véritables amis du monde entier, de l'Inde au Paraguay, ce à quoi je ne m'attendais pas vraiment en allant en Italie.
De plus, je pense que ça a débloqué certaines choses chez moi et notamment une volonté de travailler dans le social. Je ne pensais pas m'y trouver si à l'aise. J'avais également des a priori sur la Caritas, et au final j'ai été très agréablement surprise par leur travail.
Recommanderais-tu le CES à d’autres jeunes ?
Tout à fait. Par contre, il s'agit de bien s'informer sur son association et son CES avant de partir afin d'éviter les déceptions. Je ne suis pas partie en espérant changer le monde.
Ce qui compte c'est d'essayer et de s'investir.
Un dernier mot ?
Merci à la Ligue et à Claire car je ne me suis pas sentie abandonnée du tout (et j'ai pu comparer avec les organisations de mes colocataires...)